La commune de Naussac-Fontanes est née de la fusion au 01 Janvier 2016 de ces deux communes limitrophes bordées au Sud-Ouest par le magnifique lac de Naussac et au Nord Est par les profondes gorges de l’Allier. Située à moins d’un kilomètre de la nationale 88 (Lyon-Toulouse) et desservie à cinq minutes par la ligne SNCF Nîmes-Clermont Ferrand en gare de Langogne ; La commune est d’un accès facile.
Elle comprend tout d’abord les deux villages qui ont donné son nom à la commune nouvelle. Naussac à son extrémité sud (923 mètres, 200 habitants) sur les rives du lac et Fontanes au-dessus des gorges de l’Allier (1100 mètres et 110 habitants).
Naussac est de construction récente, fin des années 1970, malgré une longue histoire plus que millénaire ; en effet des villas gallo-romaines furent construites dans cette vallée aujourd’hui comblée par les eaux du lac, des vestiges laissent croire que l’on y fabriquait aussi des poteries avec les argiles alentours. Toutes les fouilles attestent d’une occupation humaine très ancienne, mais c’est un passé beaucoup plus récent qui fît connaitre Naussac à la France entière. Un projet de barrage destiné à régulariser les débits de l’Allier et de la Loire allait voir le jour, nous étions dans les années 1970. Malgré la révolte et les manifestations de la population en 1980 la vallée, son village et la plupart de ses hameaux étaient noyés. Seuls ne furent pas impactés les hameaux de La Valette, Pomeyrols et le Mazel. La riche vallée heureuse disparaissait, ne restait que quelques vestiges reconstitués dont le clocher de l’église Sainte Madeleine et le porche que l’on peut voir sur la place du village. Près du cimetière une belle tour d’époque renaissance qui faisait partie d’une demeure appartenant à l’Abbaye des CHAMBONS DE BORNE. Dans les rues du village six croix de pierre sculptées furent reconstruites pierre par pierre, elles témoignent d’un passé dont peu d’habitants du village se souviennent.
Le village de Fontanes a gardé intacte la mémoire d’un riche passé et le charme ancien des villages Lozériens avec ses maisons construites avec le granit gris-bleu de pays. Son joyau est la très belle église romane qui date dans sa partie primitive du XIII° siècle. Elle est dédiée à Saint Julien. L’édifice est surmonté d’un clocher à peigne à deux alvéoles, son portail est remarquable avec ses voussures en plein cintre décorées de tores et bâtons brisés. A l’intérieur un petit tableau sculpté sur bois qui daterai du XIV° siècle et un grand christ en bois de pin datant du XVII° siècle. Ces deux ouvres d’art sont classées sur l’inventaire des objets d’art du département.
A l’entrée du village un calvaire remarquable ; sur un superbe autel de granit taillé dans un style roman repose une Piéta en fonte de fer. Partout ailleurs, aux carrefours, dans les hameaux des croix de granit sculptées témoignent de la foi des populations ; s’y joute tout un petit patrimoine, d’abreuvoirs, de fontaines taillées dans le dur granit, sans oublier les fours à pain joliment restaurés.
Il faut voir aussi le village de Sinzelles dont les anciennes façades de pierre bâties de granit clair et de basalte bleu-noir forment comme un damier. C’est dû à un mini volcan près du village dont la lave servit de matériaux de construction.
Le village de Chaussenilles mais aussi de Fontanes sont gravés dans la mémoire cinématographique des feuilletons télévisés de la fin des années 1960. En effet ils servirent de décor pour des épisodes du film « La princesse du rail » qui raconte la construction de la ligne de chemin de fer entre Clermont Ferrand et Nîmes dans la seconde moitié du XIX° siècle ; une voie ferrée qui borde cette commune de Naussac-Fontanes avec une foule d’ouvrages d’art en pierres ; viaduc, ponts, tunnels, soutènements ; une prouesse humaine réalisée sans engins mécanique, dans ces gorges sauvages loin de toutes les routes.
La commune possède aussi de petits hameaux traditionnels. Nous trouvons tout d’abord à l’extrémité ouest, tournés vers le large du lac, bien abrités des vents du nord et bénéficiant d’un climat favorable ; Faveyrolles avec les bacs de sa fontaine taillés dans le granit, sa belle croix en pierres sculptée, son four à pain, c’est un hameau qui est en train de grandir vite, un peu plus loin le mas de Chabanettes ses assisses baignant presque dans le lac. L’été il voit filer les voiles blanches dans un paysage maritime avec dans le lointain la montagne Ardéchoise.
Au pied du mur du barrage en bordure de la rivière Allier et de la voie de chemin de fer Clermont-Ferrand-Nîmes se trouve le hameau de La Valette. Bien connu par les pêcheurs de truites et d’ombres pour de belles émotions de pêche. Malheureusement transformé par la construction du barrage il a vu disparaitre le ruisseau Donozau, un joyau de la faune aquatique.
Sur le plateau dominant le lac et les gorges de l’Allier reste intact une part de la mémoire de l’ancienne commune de Naussac ; ce sont les hameaux du Mazel et de Pomeyrols. Le premier trait d’union entre Naussac et Fontanes à une histoire très ancienne car déjà en 1637 il appartenait à Noble Martin de Colombet de Landos qui était le seigneur en toute justice de ces terres. De superbes chemins sauvages partent de ce lieu vers les crêtes du lac ou les gorges de l’Allier. Le second Pomeyrols à ses terres qui s’enfoncent dans la Haute loire en une sorte de presqu’île délimitée au Nord et à l’Est par l’Allier et plus au Sud par le lac de Naussac. On peut y voir quelques belles maisons anciennes et profiter d’un vaste horizon sur le Velay, un chemin balisé y prend naissance, il fait une boucle qui descend et remonte en suivant les gorges de l’Allier.
Remonter la rivière ou la descendre en canoë, c’est en rêve d’aventure, c’est faire comme les saumons revenus frayer dans leurs eaux natales après un long voyage depuis le Groëland. Extraordinaire destin que celui de ce poisson qui figure sur les armoiries de la commune. Il faut voir les eaux vertes en Février lors de la fonte des neiges alors que les rives se pavoisent du blanc des perces neiges et que retentit le cri du cincle plongeur. Puis viendra Mai et sur les coteaux de Fontanes descendant vers le lac bleu fleurirons les genêts largatifs au jaune éblouissant ce sera un songe d’Irlande. Puis l’été venu il y aura la danse des bateaux blancs dans le clapotis de l’eau pure au pied du village de Naussac et il y aura sur le grand lac comme un souffle venu du large avec tout là-haut vers l’ouest cette bande de rochers d’argiles rouges qui peuvent facilement évoquer les Iles Sanguinaires ou quelques pas sur la planète Mars !! Quand viendra l’automne et que soufflera le vent du Nord sur les crêtes et les landes de bruyère callunes et qu’il mordra les vieux granites à dent de cheval, il y aura dans l’air comme un goût amer de gentiane jaune et ce vent en s’écorchant au roc produira comme le son aigre d’une cornemuse, un petit air d’Ecosse surgira en ces hautes terres.
Le promeneur depuis la croix de Pierre Blanche (1075 Mètres) point culminant de la commune scrutera l’horizon sur 360 degrés ; Par temps clair il verra au sud le massif de Mercoire ou débuta la terrible histoire de la bête du Gévaudan ; au sud-est les Cévennes et leurs dramatiques guerres de religion, à l’ouest la Margeride avec ses vestiges de la guerre de Cents ans et leur châteaux ruinés ou Bertrand Duguesclin laissa la vie ; Au Nord la terre de feu du Velay ou des dizaines de volcans sortant du sol d’une terre de cendre noire et de saignées de Pouzzolane rouges ; berceau de la lentille verte, riches terres agricoles qui contrastent avec la sauvage terre Lozérienne hérissée de forêts sombres.
Ici les rêves sont libres, des quatre coins de l’horizon arrive un air pur et vivifiant, la lumière vive dans un ciel épuré fait bleuir les forêts, les montagnes et le lac. C’est au pays des sources un petit coin de paradis.